Critique : The Rover
Dans un futur moribond, trois truands en fuite, abandonnent derrière eux Rey et prennent possession de la voiture d’Eric. Ils n’auraient pas du. L’homme, qui n’a peur de rien, est décidé à tout pour la récupérer. D’autant plus qu’aucune loi ne compte…
I want my car back
D’entrée de jeu la réalisation est d’une rare fluidité, mettant en place une atmosphère entremêlant les codes du film d’action et le climat d’un Western haletant. À la frontière de l’archétype, la caractérisation des personnages est savoureuse. Avec pour objectif la récupération de sa voiture, le parcours d’Eric (imparable Guy Pearce) à travers le désert australien le conduit à rencontrer une galerie de protagonistes plus intrigants que caricaturaux mais aussi, et surtout, à être rejoint par Rey (surprenant Robert Pattinson). Laissé pour mort par ses comparses, le jeune homme est d’abord contraint à se lancer dans la (course-)poursuite mais, bien psychotique et influençable, il tend à rester libre de ses agissements.
Alors que l’épopée est tout à la fois truculente et tonique, la rencontre entre ces deux personnages conduit à bien des bavardages. Ceux-ci semblent-ils plomber le rythme du film qu’ils participent au caractère pleinement atmosphérique de l’ensemble. Habile, l’approche esthétique allie une superbe photographie à un travail sur le son (le plus souvent étouffé) afin de donner vie à un univers à part entière. David Michôd (aidé du soin apporté aux décors et aux accessoires) teinte proprement le film d’une coloration emplie de contrastes entre le jaune et le bleu, la terre et le ciel…
Un seul regret, mais non des moindre, l’absence d’enjeux au-delà de ceux soulevés dans le seul discours.
THE ROVER
♥(♥)
Réalisation : David Michôd
Australie / USA – 2014 – 102 min
Distribution : eOne
Thriller
Cannes 2014 – Sélection Officielle – Séance de Minuit
mise en ligne initiale le 18/05/2014