The Quiet Ones
Imageries diaboliques et musique conditionnante : l’ouverture de THE QUIET ONES est aussi clichée qu’hypnotique. Gentille oie blanche, Bryan participe comme caméraman à une expérience censée libérer l’âme d’une jeune femme en proie à un délire schizophrène. C’est à travers ses yeux et la lentille de son objectif que le spectateur découvre peu à peu les enjeux mis en scène (et les nombreux clichés de genres qu’il s’agisse de sexisme ou de cinéma).
Toutefois, l’effet d’occularisation interne (ah, ce grain d’une hypothétique image en super-8), au-delà de toute vraisemblance, n’intéresse le réalisateur que pour berner le spectateur. Plus encore, si la logique même du filtre de la caméra pose question, l’unicité du point de vue est rapidement mise à mal ancrant tantôt un jeu avec le spectateur et actant in fine d’un plein éparpillement de la structure narrative.
Dès lors, entre balourdise et illogismes, le scénario platement démonstratif se révèle rapidement dépourvu du moindre intérêt. Grave erreur que de vouloir reposer sur une logique rationelle lorsque l’on ne cesse de la mettre à mal. L’ensemble est proprement caricatural sans que John Pogue ne l’assume jamais. Aussi il flirte au mieux avec le pastiche et tend au ridicule. Tente-t-il d’asseoir une série de rebondissements qu’il épuise systématiquement le spectateur tout en s’éparpillant.
Il a beau jongler avec les artifices que sa mise en scène s’avère déplorable et sans la moindre saveur. Le montage visuel et sonore ponctue le film de surprises mais celle-ci sont le plus souvent balourdes et attendues. Sans compter que les effets visuels et les trucages sont franchement risibles.
THE QUIET ONES
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Réalisation : John Pogue
USA / Royaume-Uni – 2014 – 98 min
Distribution : RIL
Fantastique / horreur
BIFFF 2014 – Film d’ouverture