Critique : Relatos Salvajes
Proprement jubilatoire, RELATOS SALVAJES de Damián Szifron est un film à sketchs qui revisite les genres avec une explosivité délectable. Indépendant les uns des autres, les récits que le réalisateur argentin met en scène selon des approches à chaque fois renouvelées ont en commun un jusqu’au boutisme et un effet de surprise décapant.
Le premier épisode donne le ton. Suivant une jeune femme à bord d’un avion, nous ignorons la destination que va prendre le film mais déjà la rythmique du montage et les angles de captation aiguisent notre curiosité. Une conversation s’établit, elle apparaît bientôt absconse. Et la route empruntée, jouant et jonglant avec bien des codes, devient le prémisse à une aventure des plus rocambolesque.
Suivent un générique époustouflant et six sketchs quelque peu inégaux dont les logiques narratives et esthétiques sont poussées à l’extrême. Les frontières entre les genres semblent ténues à l’instar du thriller et de la comédie qui s’épousent. Damian Szifron excite notre attention, nous surprend et nous conduit à rire aux éclats. Certains y voient-ils une critique de la société que l’acuité du réalisateur à nous surprendre est admirable. Fin artificier, il maitrise chaque étape, de la mise en scène au montage, avec un sens de la chute (et des rebondissements) brillant.
RELATOS SALVAJES
Wild Tales / Les nouveaux sauvages
♥♥(♥)
Réalisation : Damián Szifron
Argentine / Espagne – 2014 – 120 min
Distribution : Cinéart
Cannes 2014 – Compétition Officielle
mise en ligne initiale le 17/05/2014