Les Tuche
Tout à la fois brouillon, grotesque, pathétique, épouvantable, railleur, exécrable, homophobe, sexiste, prétentieux et désolant, LES TUCHE est un film consternant. Le « produit » d’Olivier Baroux est tellement affligeant qu’il n’est pas même qualifiable de daube.
La famille Tuche, qui loue les joies et les vertus du statut de chômeur au-delà de tous clichés, est composée – comme le souligne l’horrible voix-over introductive mièvre et récitative de Donald, alias Coin-coin le petit dernier – de Jeff, Cathy, Mamie Suze, Stéphanie, Wilfried et Toby – le chien empaillé. Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty emportent un casting qui aurait pu être convainquant si l’écriture et l’ensemble des choix esthétiques – à l’exception des costumes et du maquillage – n’avaient été aussi pitoyables. Supposément drôle, la séquence d’introduction a le mérite de mettre en place tant un univers composé de clichés éculés et de caricatures grotesques qu’une série d’effets visuels, sonores, narratifs ou de pure mise en scène épouvantables.
Il y a bien l’accent et le phrasé des parents, du frère et de la sœur de Coin-coin qui font sourire, mais ils sont fondus dans un amas de crétinerie telle qu’ils apparaissent inexorablement railleurs. Bien que lourd, le pitch aurait pu être amusant : une famille de ploucs gagne à l’Eurolotterie et décident de s’installer à Monaco. Cependant la balourdise à laquelle le spectateur est confronté rend le divertissement pénitence.
Bien plus que prendre le spectateur pour un crétin écervelé, LES TUCHE l’abrutit vivement.
Sans doute ne faut-il pas tendre à la moindre réflexion – ne parlons pas d’analyse – toutefois comment ne pas être excéder devant un emploi répétitif d’insultes homophobes et de clichés misogynes qui donnent légitimité tant à l’homophobie qu’au sexisme ?
LES TUCHES
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Réalisation : Olivier BAROUX
France – 2010 – 95 min
Distribution : Alternative Films
Comédie
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