Drei
Hanna et Simon sont ensemble depuis vingt ans. Leur couple est inscrit dans une routine dont ils prennent conscience. Adam, va perturber cette rythmicité quotidienne. Il excite l’attention de Hanna, avant d’en exciter les sens et de conduire Simon à « renoncer à l’interprétation déterminationiste de la biologie ». Hanna et Simon sont tous deux secrètement épris du même homme…
Tom Tykwer envisage la complexité des rapports amoureux sous l’angle de l’affirmation de soi. Hanna et Simon se cherchent et se trouve à travers Adam. Il est le déclencheur qui leur permet de faire face à la vie et à eux-même au moment où ils remettent justement tout en cause.
L’hypothèse du couple « établi » ouvre le film avant que le réalisateur ne confronte le spectateur une séquence de danse où d’abord un homme et une femme dansent avant d’être rejoints par un autre homme: ils s’unissent, se séparent, s’entremêlent… La gymnastique des corps sert alors d’évocation. Le décor est nu. Le corps est objet de contraste. Un contraste déjà établi par le titre lui aussi évocateur : 3 (DREI).
De chapitre en chapitre, une fresque se compose alors. Hanna est d’abord centrale, avant que Simon ne prenne cette place et ensuite Adam qui sert plus de conducteur à l’établissement de la triangularité. Il est question de mélancolie, de nostalgie, de sexualité, de crainte, de désir, d’amour, de mort, de deuil et de vie.
Tom Tykwer met en place une artificialité qui permet au spectateur une complicité avec les protagonistes. La logique esthétique évolue selon leur perception du monde et des événements. Tant la musique que la photographie sont vecteur de sens. L’approche se veut singulière. Mais l’ambition est grande, trop. Le rythme ne cesse de s’épuiser et la superficialité s’impose. La prime exaltation disparaît irrémédiablement, malgré une troublante interprétation et un scénario intelligent. Si les enjeux qui jalonnent l’axe narratif sont nombreux et pertinents, il reste cependant regrettable que le film finit là où tout commence.
DREI
♥♥
Réalisation : Tom TYKWER
Allemagne – 2010 – 119 min
Distribution : Lumière
Comédie dramatique