Crossing Over
Afin d’esquisser la pluralité du sujet de l’immigration vers les USA, Wayne Kramer opte pour une approche chorale permettant de condenser au sein d’un seul film nombre de situations toutes plus riches les unes que les autres, se complétant et se mettant en valeur. Toutefois la facilité avec laquelle les différents récits se retrouvent liés est quelque peu décevante, comme si tout étant cousu de fil blanc … Néanmoins cela génère des tensions et des attentes, impliquant le spectateur au sein même de la trame narrative centrale. Un élément cependant met à mal – et au-delà – l’hypothèse chorale : le protagoniste interprété par Harrison Ford ; un personnage fils de tous les clichés possibles – il est le gentil policier, le bon américain ouvert, l’insipide au grand coeur … bref la bonne conscience insupportable. Si ce personnage résolument central amenuise fortement la force du scénario, les choix esthétiques ne cessent de confronter le spectateur à une hypothèse démonstrative. Les effets éculés sont autant de clichés servant d’appui monstratifs. Le réalisateur semble ne rien épargner : du gros plan à l’effet ralenti, du traveling aérien à la musique dictatoriale. Pourtant la sincérité du propos émane et la désolation d’un système, âprement mis en doute, en résulte. CROSSING-OVER s’avère être un film dual au sein duquel la force des situations traitées simplement s’avère bouleversante, tandis que les effets appuyés – les insistances narratives et/ou esthétiques – lassent.
CROSSING-OVER
**
Réalisation : Wayne KRAMER
USA – 2008 – 113 min
Distribution :
Drame
Enfants admis